National School of Drama de Delhi


Atelier à National School of Drama de Delhi (Inde) sur et avec l’œuvre de Marivaux

Du 27 mars au 7 avril 2018

A partir de deux pièces déjà traduites en anglais, « La fausse suivante » et « Les fausses confidences » de Marivaux, J’ai partagé une actuelle et passionnante question de la représentation, par conséquent du jeu de l’acteur, avec cette écriture. Entre théâtre de tréteaux et jeu cinématographique.

La comédie sentimentale telle qu’elle est déterminée à partir de l’œuvre de Marivaux est une expérience sans équivalent dans le théâtre mondial. L’action se résume au désir, aux désirs plus exactement, et aux naissances de l’amour. Les stratégies que l’amour organise sous formes de travestissement, d’aveux cachés, de stratagèmes infiniment raffinés ou alors grossièrement représentés par des personnages issus de la Comédie Italienne, réclament des qualités d’acteurs singulières.

Alors que la langue prend des détours et des labyrinthes, le dialogue exige une présence, une acuité dans le jeu, une vivacité proche d’un art du cirque. Comme pour le théâtre de Molière, l’art de Marivaux est un théâtre écrit pour les acteurs et avec des acteurs. Le réactiver aujourd’hui est un chantier jubilatoire impliquant pour l’acteur les techniques les plus évidentes issu de la foire et du clown, et d’autre part d’un jeu de tenu de la parole à niveau jamais atteint depuis par la langue française. C’est au milieu de ce tourbillon d’influences que l’acteur doit trouver son point d’équilibre, son point de suspension qui permet aux spectateurs de jubiler en assistant aux tourments de l’amour.

Marivaux lui-même demandait à ses acteurs du naturel et de la simplicité, ce sont ces notions faussement évidentes que j’aimerais expérimenter à l’occasion de l’atelier à la National School of Drama de Delhi.
Robert Cantarella