Eugène Labiche / Liliane Giraudon


La station Champbaudet | 2013

mise en scène : Robert Cantarella

Avec : Béatrice Houplain, Delphine Lainé, Benoît Marchand, Benoît Mochot, Emilien Tessier

mardi 5 et mercredi 6 mars 2013 à EVREUX
samedi 9 mars 2013 à VERNON
mardi 12 mars 2013 à GISORS
vendredi 22 mars 2013 à BERNAY
mardi 9 avril 2013 à VAL DE REUIL

Synopsis
Madame Champbaudet, veuve mûre, mais encore débordante d'affection, se croit aimée d'un jeune architecte à qui elle a demandé de lui dessiner une stèle à la mémoire de son mari défunt. Celui-ci fréquente assidûment son appartement mais c'est en fait la belle voisine du dessus, déjà mariée qui attire le don juan sans scrupules. Les deux amants ont convenu d'un signal lorsque le mari s'absente. Paul joue de la trompette et pour signaler sa présence et elle lui répond au piano si la voie est libre.

Déjoué par le mari jaloux, ses petites affaires ne vont pas tarder à se gâter très sérieusement.

A propos du travail
La sévérité avec laquelle Eugène Labiche expose sur les scènes de théâtre les travers d’une catégorie sociale, est la source d’un rire paradoxal. Ceux qui assistaient à ces représentations en 1862, date de la création de la station Champbaudet par exemple, étaient ceux dont l’auteur faisait ses personnages. Ils se reconnaissaient et sans doute comme au jeu des miroirs déformants, riaient de leurs travers, en voyant leurs aspects déformés, mais ressemblants, et peut-être ainsi devenir un monstre de scène, inoffensif. Car il y a un art de Labiche à faire de nous tous des monstres qui cherchent leurs intérêts, au nom de la jouissance, ce le qui rend d’une actualité frappante.

Aujourd’hui de quoi rit on en assistant aux arrangements perpétuels d’une catégorie sociale en train de jouer le jeu de la convention envers et contre tout ? Je crois que l’on rit de ce que les mots sont capables afin de maintenir une apparence à tout prix

Je souhaite travailler avec ce texte afin de chercher les correspondances à la fois d’écritures mais aussi formelles, qui en 2012 font de ce sujet une actualité. La langue de Labiche est en apparence à effets comiques, mais toujours tendue par une vitesse de survie, car le dévoilement de l’artifice ferait apparaître une vérité terrible : tout est faux, les murs sont en cartons, les dessous sont sales. C’est cela qui me donne envie de présenter une nouvelle forme de la pièce de Labiche.

En demandant à un auteur de travailler avec moi dès l’origine, je souhaite conserver et même actualiser l’aspect corrosif, cruel et farcesque de l’univers de Labiche. J’ai demandé à l’auteur Liliane Giraudon de faire une version de scène pour aujourd’hui. Couper peut-être, prolonger parfois, faire dériver, greffer, comme un travail de jardinier qui redonne vie à un paysage en jachère.

A l’occasion d’ateliers avec des acteurs d’Evreux et de la région, j’ai décidé de mettre en scène cette pièce pour et avec eux. La mise en scène sera réalisée afin que le montage technique soit simple et rapide, à la fois pour privilégier le jeu et le corps des interprètes mais aussi pour pouvoir la proposer le plus possible à différents publics, dans des espaces et des lieux variés.
Robert Cantarella

© Philippe Dereuder